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Vice-president et directeur : aujourd’hui les pires postes en banque d’investissement ?

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Oubliez le terrible apprentissage des banquiers d’investissement juniors et ayez plutôt pitié pour leurs supérieurs, les vice-présidents (VP) et directeurs. Qui pourrait aujourd’hui envier ces banquiers confirmés, situés quelque part entre middle et senior management ? Leur poste est devenu précaire dans un contexte où les banques cherchent à comprimer les coûts. En outre, ces professionnels se retrouvent bloqués dans leur évolution de carrière : moins susceptibles d’être promus et moins débauchés que par le passé. Dans la classique dynamique « up or out » du secteur, le « out » semble désormais prédominer

« Être VP en M&A est plus stressant que d’être un associé, témoigne Ferdinand Petra, ancien VP chez Barclays Capital à Londres et ex-associé chez JPMorgan. En tant que VP, vous avez peut-être moins les mains dans le cambouis mais vous êtes davantage responsable de votre propre P&L. Le poste de directeur est pire encore car la probabilité de perdre votre job à ce niveau est plus importante. Vous commencez à avoir vos propres clients et si vous ne faites pas votre P&L, vous êtes invité à prendre la porte ».

Menaces sur les VP et vieillissement du top management

Un chasseur de têtes parisien confirme que les suppressions de postes ont été importantes également sur la place financière française : « l’an passé, de nombreuses banques d’affaires, notamment Lazard et Citi, ont fait sortir des directeurs ».

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Plusieurs indices montrent que les professionnels de rangs intermédiaires sont à nouveau en première ligne. UBS, dans la perspective de ses résultats trimestriels attendus pour le 6 mai, serait en train de faire du ménage parmi ses directeurs. Barclays a déclaré l’année dernière qu’en matière de licenciements, l’accent serait mis sur les collaborateurs seniors. Quant à Goldman Sachs, elle cherche à rétablir sa « structure pyramidale », en limitant les promotions au rang de MD à tous les deux ans plutôt que chaque année.

Dans les établissements, le dilemme se pose souvent ainsi : « Faut-il promouvoir les executive directors et réduire le nombre de MD ou bien faire de la classe des executive directors une génération sacrifiée, confie l’un de ces derniers employé par une banque d’affaires américaine à Paris. Et c’est souvent la deuxième option qui est privilégiée ».

Conséquence : « on constate un vieillissement du top management, tandis que la pression est accrue pour les executive directors qui, en plus de continuer à travailler sur le marketing et l’execution des deals générés par leur MD, doivent parallèlement trouver une niche, développer une expertise propre et une nouvelle « practice » pour pouvoir ainsi revendiquer une clientèle et espérer passer MD », témoigne ce banquier parisien senior.

Les VP pris en étau

Si les directeurs sont peut-être aujourd’hui dans une situation plus précaire que les VP, le cas des VP n’est pas forcément plus enviable. « Il y a moins de monde en-dessous d’eux du fait des récents gels d’embauches donc ils ont une charge de travail plus élevée, constate le chasseur parisien. Et au-dessus d’eux, ça bouchonne, par conséquent l’avancement de carrière est plus compliqué : ils deviennent des super-associate plutôt que de véritables apprentis directeur invités à participer à l’origination des deals trustée par leurs supérieurs ».

Côté marchés, même son de cloche. Clarke Pitts, un ancien MD dans le trading des dérivés actions chez JPMorgan puis Daiwa, après avoir occupé le poste de directeur général (executive director) chez Barclays, est convaincu que ce sont les VP et les directeurs qui ressentent le plus la pression lorsque les conditions de marché sont difficiles. « Vous absorbez le stress des deux côtés – les gens qui travaillent pour vous sont stressés et les gens pour qui vous travaillez sont stressés. Les postes de middle-management dans l’environnement de marchés sont des postes à haut-risques », assure ce professionnel.

Stress et charge de travail

Alexandra Michel, ancienne associate dans la banque d’investissement devenue professeur assistant à l’Université de Californie, a mené une étude pionnière sur le stress dans le secteur. «  Après cinq ans, les efforts réalisés par les professionnels commencent à se traduire par des soucis de santé, d’abord mineurs, nous indique-t-elle. Cependant, parce que les banquiers sont portés par l’exigence de performance et parce que ces difficultés de santé commencent à altérer leurs résultats, ils se donnent encore plus à fond. Au point que cette détérioration de santé, au départ légère, peut conduire à une incapacité de travail ».

Tout le monde n’est pas cependant persuadé que les VP et les directeurs sont ceux qui portent le plus lourd fardeau. Pour Pete Rodgers, président de la City Mental Health Alliance à Londres, et directeur juridique adjoint chez KPMG, tous les professionnels du secteur, sans exception, travaillent plus encore qu’auparavant dans un contexte où  l’insécurité de l’emploi est omniprésente.

L’executive director parisien s’étonne, de son côté, de voir les juniors s’accrocher : « ils travaillent encore plus intensément que par le passé pour une rétribution et des perspectives de carrière diminuées. Tous ces efforts valent-ils encore le coup ? »

Un chasseur de têtes londonien spécialisé dans le secteur M&A indiquent que ce sont en effet plutôt les analystes et les associés qui s’épuisent le plus à la tâche tandis que les VP se retrouvent aujourd’hui dans une meilleure situation, prêts à surfer sur l’accroissement des volumes d’affaires attendus au cours des prochaines années et obtenir une promotion. Les directeurs, selon lui, sont les moins bien positionnés : encore trop nombreux dans la plupart des banques, des opportunités de promotion au rang de MD peu nombreuses, ils se retrouvent concurrencés, en dessous d’eux, par des VP ambitieux…

 

Les grades en banque d’investissement :

- Analyst

- Associate

- Vice President

- Director

- Executive director

- Managing Director

 

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