Hasard du calendrier. Une semaine après BNP Paribas, le secteur bancaire français produit en 24h une avalanche de résultats trimestriels : Société Générale, Credit Agricole et BPCE. Ce qui domine d’emblée, c’est le fait que Société Générale se retrouve avec un nouveau boulet : Rosbank et ses activités en Russie, qui se révèle à la lumière de la situation en Ukraine un pari risqué. L’autre enjeu de ces trimestriels était évidemment la crainte d’une baisse de revenus liée aux activités obligataires, comme ce fut le cas pour les banques américaines et pour BNP Paribas.
« Big Picture » : une amélioration confirmée des résultats (sauf chez SG)
Les groupes bancaires voient leur résultat net progresser nettement en un an, à l’exception notable de Société Générale plombée par la Russie :
- Résultat net trimestriel (retraité des éléments non-économiques comme la réévaluation de dette) :
- Groupe Credit Agricole : 1,4md € (+14,8% / 1T13)
> Dont CASA : 868 m€ (+29,6%)
- BPCE : 863 m€ (+16,6%)
> Dont Natixis : 303 m€ (+ 3%)
- Société Générale : 416 m€ (-47,8%) – le résultat net est de 941 millions d’euros avant dépréciation de l’écart d’acquisition sur les activités en Russie.
- BNP Paribas : 1,7 Md€ (+5,2%)
Une dynamique commerciale positive au sein des groupes SG et BPCE, et plutôt « flat » chez Credit Agricole et chez BNP Paribas surtout.
- Revenus (produit net bancaire) :
- Société Générale : 5,8 Mds€ (+3,3% / 1T13)
- BPCE : 5,9 Mds€ (+2,9%)
> Dont Natixis : 1,8 Md€ (+3%)
- Groupe Credit Agricole : 7,7 Mds€ (+1,1%)
> Dont CASA : 4 Mds€ (+0,7%)
- BNP Paribas : 9,9 Mds€ (-0,6%)
Les BFI sous tension
Fixed Income : et la plus grosse chute est… chez Natixis
Les revenus des activités de Fixed income et Trésorerie de Natixis ont reculé de 38% sur un an chez Natixis (à 231 m€). Les faibles niveaux d’activités font également plonger les revenus de SGCIB sur les taux, change et matières premières de 25% (à 556 m€) contre – 21,7% chez BNP Paribas (à 996 m€). À l’inverse, Credit Agricole parvient à tirer ses revenus dans le fixed income à la hausse de 11% « tirés par les performances des activités Trésorerie et Titrisation ».
CACIB, l’exception qui confirme la règle
Les autres activités CIB (actions, financement et conseil) ne permettent pas à Société Générale et à Natixis de compenser le ralenti observé sur les marchés obligataires, avec des revenus en retrait respectivement de 7 et 9% respectivement chez SGCIB et dans Banque de Grande Clientèle de Natixis. BNP Paribas CIB, quant à elle, a vu ses revenus baisser de seulement 4% en un an. C’est à nouveau Credit Agricole, qui se distingue : sa BFI enregistre des revenus en hausse de 3%.
D’ailleurs, c’est la BFI qui parvient à améliorer sur un an son coefficient d’exploitation (rapport entre les frais de fonctionnement et les revenus), de près de 4 points à 56,7% au T1-14, assez proche de celui de Natixis (58%) mais bien mieux que chez SG (65%) et BNP Paribas (69%). Ce qui laisse entendre que CACIB dispose à nouveau d’une belle marge de manœuvre pour investir et… recruter. Encore faut-il que la banque en ait la volonté. Dans son plan stratégique 2014-2016, la BFI fait plutôt figure de parent pauvre. Le groupe dit vouloir réaliser 2,7 Mds€ d’investissement sur la période du plan, dont 2/3 sur la banque de proximité. La priorité est également donnée au développement de la gestion d’actifs avec 200 créations de postes prévues chez Amundi entre 2013 et 2016.
Après Natixis en novembre dernier, BNP Paribas et Credit Agricole en mars, il ne reste plus qu’à Société Générale de présenter son nouveau plan stratégique à horizon 2016-2017, attendu pour le 13 mai.
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