Le pire des suppressions d’emplois dans la banque d’investissement est-il derrière nous ? Malgré la baisse marquée des revenus de trading dans les activités FICC (taux, changes et matières premières), les grands plans de licenciements se sont faits plutôt rares sur ces 12 derniers mois (à l’exception de Barclays). Cela dit, l’absence d’annonces de coupes ne signifie pas que des emplois ne passent discrètement à la trappe ici et là.
Selon le dernier rapport du cabinet de recherche et d’analyse Coalition, les suppressions d’emplois dans les banques d’investissement sont encore bel et bien une réalité. Surtout dans les activités FICC.
2.400 licenciements dans les FICC en 2014
L’étude du cabinet Coalition, décrite comme étant basée sur des informations publiques, « recoupées et validées par des pairs de l’industrie » est présentée ci-dessous.
Conclusion : Les emplois dans les activités FICC ont chuté de 9% sur cette seule année et de 13% depuis 2010. En comparaison, dans les activités « IBD », autrement dit de conseil et de banque d’affaires (M&A, corporate finance), les banquiers ont beaucoup moins à craindre pour leur poste. Il en est de même pour les professionnels des cash equities.
Qui sont les plus à plaindre dans les activités FICC ?
Quels sont les emplois les plus à risques dans les départements FICC ? Coalition ne détaille pas les postes par secteur d’activité à proprement dit. Cependant, comme le graphique le montre ci-dessous, l’attrait des équipes de trading et de vente de change (FX) est franchement limité cette année. Les marchés émergents et les marchés de taux couvrant les pays du G10 ne pas très reluisants non plus.
Les marchés du crédit des pays du G10 et la titrisation (securization) ne sont pas en revanche en si mauvaise posture. Quant au marché des matières premières, il est plutôt en forme. Ce qui explique pourquoi des banques comme Morgan Stanley ont été occupées récemment à recruter des professionnels des « commodities ».
L’idéal aujourd’hui ? Travailler dans les prime services ou l’equity capital market (ECM)
Si les emplois sur les marchés des changes, des taux du G10 et des émergents subissent une cure d’amaigrissement, quels postes à l’inverse bourgonnent sous l’effet de la croissance des revenus ?
Essayez les départements de prime services (ils offrent aux investisseurs professionnels de type hedge fund l’externalisation de services opérationnels et de gestion de trésorerie) ou les équipes d’equity capital market (montage d’émissions en capital pour les entreprises). Comme l’indiquent les graphiques ci-dessous (également de Coalition), ce sont ces deux activités qui ont vu leurs revenus le plus augmenter cette année.
Les raisons de la baisse des rémunérations dans les banques d’investissement
Enfin, devinez quoi? La feuille de paye des professionnels de la banque d’investissement s’est allégée. Coalition pense que les bonus vont fléchir dans les activités FICC et aussi dans les activités actions cette année. La baisse des revenus est en partie à blâmer, mais dans le même temps les dépenses liées à la compliance et à la technologie ont aussi augmenté. Du coup, les marges dans les activités FICC s’effondrent (voir graphique ci-dessous).
Si vous voulez être payé, les départements « IBD » semblent être les meilleurs refuges cette année. Là, les marges d’exploitation ont augmenté de sept points entre le premier semestre 2013 et le premier semestre 2014. Coalition pense que les provisions pour bonus y sont également en hausse.
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Pourquoi vous n’êtes pas fait pour travailler dans la banque d’investissement de demain…