Le poste d’analyste financier en banque d’investissement s’est considérablement transformé avec la crise financière. Certains profils deviennent aujourd’hui très recherchés. Les employeurs ont un fort penchant pour les diplômés disposant d’une compréhension profonde des évolutions de la démographie des consommateurs, du risque d’investissement et de l’analyse boursière, mais également d’une expérience des statistiques, de l’analyse quantitative et de la modélisation de données.
L’approche du secteur a radicalement changé, passant d’une prise de risque agressive à des méthodes plus prudentes. L’idée étant d’assurer un effet tampon en cas d’instabilité des marchés et d’événements perturbateurs.
Les opportunités sont donc nombreuses pour ceux capables de s’adapter à cette nouvelle donne. Une récente étude menée par Accenture révèle que les banques d’investissement internationales devraient recruter 21.500 analystes d’ici à 2015, soit une progression de 23% par rapport à 2010. Le taux d’emploi des analystes financiers dépasserait alors « de très loin » le taux d’emploi moyen aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et au Japon, selon l’étude.
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Voici quelques indications hors des sentiers battus pour vous préparer au job d’analyste dans une banque d’investissement.
ECHANGEZ AVEC VOS « JEUNES PAIRS »
Vous savez vous tourner vers les professionnels confirmés pour obtenir de sages conseils, mais il est aussi important que vous consultiez la génération née entre le début des années 1980 et le début des années 2000. Selon le Johnson Center for Philanthropy, un petit groupe d’investisseurs nés au début des années 2000 sont sur le point d’hériter 40 trillions de dollars de leurs parents baby boomers. Un nouveau rapport, intitulé “Respecting Legacy, Revolutionizing Philanthropy”, indique que ce groupe s’intéresse particulièrement à l’«impact Investing », autrement dit les investissements répondant autant à des exigences de performances financières que sociales et environnementales. Attachez-vous à comprendre et fidéliser dès maintenant votre clientèle.
EXPLOREZ DE NOUVELLES CULTURES
« Faites vos études à l’étranger, tel est le conseil de Debra Wheatman, fondatrice et présidente de Careers Done Write. Aller à l’étranger, ce n’est pas seulement le meilleur moyen de vous immerger dans une autre culture, d’apprendre une langue ou de nouer de nouvelles amitiés hors de votre école, c’est aussi un formidable moyen de montrer aux recruteurs des banques d’investissement une personnalité aventurière, capable de prendre des risques, de s’adapter et de réussir en territoire inconnu. » (En dépit d’une baisse générale du goût du risque, les analystes doivent démontrer leur capacité à prendre des décisions difficiles.)
Et d’ajouter : « Cela aidera aussi à convaincre un analyste confirmé ou un associé de vous apprécier/ de vous embaucher, tant ils seront captivés par votre parcours et séduits par votre personnalité. »
Durant vos séjours à l’étranger, n’oubliez pas de vous faire des amis et de garder le contact (ils pourront être vos futurs clients). À l’étranger, ces jeunes investisseurs sont souvent passés très vite de la classe moyenne aux milieux influents.
REVEILLEZ LE « GEEK » QUI EST EN VOUS
Les statistiques, l’analyse quantitative et la modélisation des données ne sont pas réservées aux seuls quants. Intéressez-vous aux cours de maths. Former des opinions dans le contexte de marché actuel implique de bien comprendre les éléments complexes de la modélisation mathématique et statistique, de savoir mesurer et mener des recherches. En assignant aux variables une valeur numérique, les analystes quantitatifs tentent de répliquer la réalité de façon mathématique. Vous devrez maîtriser tout ceci afin d’évaluer la performance et les instruments financiers, mais aussi pour prévoir les événements du monde réel comme les variations du cours des actions.
N’ATTENDEZ PAS D’ÊTRE DIPLÔMÉ POUR TRAVAILLER
Montez votre entreprise pendant vos études – peu importe la taille ou l’ambition du projet, conseille Debra Wheatman. « Les meilleurs analystes connaissent le métier sur le bout des doigts, de la comptabilité à la stratégie, en passant par l’opérationnel. Diriger votre propre entreprise vous amènera à comprendre les fondamentaux – comment anticiper les ventes, créer des hypothèses (modélisation) et évaluer la qualité d’une stratégie d’entreprise (analyse des flux de trésorerie et des frais). »
Et de mentionner l’un des analystes financiers les plus talentueux qu’elle connaisse : « il a monté une opération d’échange de billets de concert durant ses études, s’est constitué à 20 ans un revenu complémentaire de folie et s’est révélé redoutable une fois devenu analyste, simplement par qu’il maîtrisait déjà les aspects quantitatifs et qualitatifs du job d’analyste financier. Il était capable d’exposer simplement les raisons pour lesquelles une société pouvait faire un bon ou un mauvais candidat à une fusion – une conséquence directe de son expérience d’entrepreneur. Les fondamentaux de la gestion restent les mêmes quelle que soit la taille de l’entreprise ; plus vite vous vous y mettrez, plus vite vous vous deviendrez un analyste expérimenté. »