Il n’y a pas que le front office dans les banques d’investissement. Après les chargés de clientèle de la banque de détail, les gestionnaires de back office sont la deuxième catégorie de métier la plus nombreuse du monde de la banque, plus de 19.000 en 2012, soit 9 % des employés du secteur bancaire, d’après les statistiques annuelles de l’Observatoire des métiers de la banque.
La crise a largement reconfiguré les fonctions de back office, de middle office, de contrôle du risque et de conformité, accélérant l’industrialisation et générant des projets qui pourraient radicalement changer ces métiers, comme le plan Mikado à la Société Générale. Qui plus est, ces équipes connaissent un renouvellement accéléré avec le départ des babyboomers à la retraite. Et pourtant, les formations pour ces métiers restent plutôt confidentielles.
Le master MOM : la formation dédiée
Pour devenir gestionnaire de back office ou gestionnaire de middle office, la formation la plus réputée est le Master MOM (management des opérations de marchés) ouvert par Lyon 2 en 1988. Rendu célèbre pour avoir compris dans les rangs de sa promotion 2000 Jérôme Kerviel, c’est « une formation d’excellence vraiment dédiée aux métiers du back, du middle et du risque », juge Dominique Schaeffer, responsable relations écoles et emplois jeunes chez Natixis.
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D’après les statistiques réunies par l’association des anciens élèves, l’Orcofi, 68 % des étudiants des 5 dernières promotions ont un CDI. Les orientations métiers sont très diversifiées : outre le back et le middle office, qui représentent chacun un quart, 10 % des diplômés partent travailler dans les directions des risques. Dominique Schaeffer ne regrette qu’une chose : qu’il n’y ait pas assez d’élèves. « Avec une trentaine de personnes par promotion, cette formation ne peut pas satisfaire tous les besoins de recrutements du secteur : on a commencé il y a 3 ans à réfléchir avec d’autres banques à dupliquer le MOM sur Paris. Mais avec la crise, le projet est ajourné. »
Les formations « généralistes » en finance
En attendant, pour faire face aux besoins, les BFI recrutent des masters en finance, type masters en ingénierie financière, masters banque-finance, ou masters banques, risques et marchés. Pour les universités, sans pouvoir être exhaustif, on peut citer, selon Dominique Schaeffer, Dauphine (Paris IX), Panthéon Sorbonne (Master Finance, Paris I), Descartes (Master Banques finances, Paris V), Cergy-Pontoise (Master Gestion des instruments financiers), Evry (Master Finance spécialité Banque-Finance, Paris XI), Villetaneuse (Master Banque, finance, gestion des risques, Paris XIII)… SMBG-EDUNIVERSAL, un cabinet de conseil, établit chaque année un classement de ces formations généralistes.
Côté écoles : Skema, Audiencia, Grenoble école de management, Euromed devenu à cette rentrée Kedge Business School, ou encore l’INSEEC. Les élèves des écoles de rang A s’orientent rarement vers le back et le middle office, mises à part quelques exceptions, comme à Natixis où Dominique Schaeffer a récemment recruté un ancien de l’EM Lyon au middle office. Sur les CV, l’Anglais est comme ailleurs dans le secteur indispensable. Les métiers concernés requièrent spécifiquement la connaissance d’outils de programmation informatique comme VBA pour Access.
Le contrôle des risques, autrefois dévolu au middle office, mais aujourd’hui presque toujours traité dans une direction dédiée, attire par contre des diplômés de grandes écoles de management et surtout d’ingénieur plus prestigieuses. Le développement des problématiques de conformité a en outre poussé les établissements à bâtir des cursus dédiés : Panthéon Sorbonne Paris I propose désormais un Master 2 professionnel Contrôle des risques bancaires, sécurité financière et conformité ; l’université de Caen a développé un Master pro Banque-Finance-Assurance spécialité gestion d’actifs, contrôle des risques et conformité.