« 2014 sonnera le retour à meilleure fortune ». Voilà résumée la conviction d’Antoine Morgaut, CEO Europe Continentale et Amérique Latine du cabinet de recrutement Robert Walters. Le mot « reprise » était ce matin cependant absent du discours de présentation de la Salary Survey du cabinet (pour cela, il faudra attendre 2015). L’expression « retour de l’optimisme » lui aura été préférée.
Tirées de cette toute nouvelle étude internationale (téléchargeable ICI), voici donc les grandes tendances du marché de l’emploi au sein de l’industrie financière en France, accompagnées des données collectées par le cabinet auprès des candidats sur leurs niveaux de salaires fixes (le variable n’est pas ici relayé) au sein des grands secteurs de l’industrie financière, classés par fonction et niveau d’expérience.
Banque d’investissement : avantage aux seniors bankers et associate M&A
Pas de gros volumes de recrutement attendus dans le secteur. Néanmoins, Amaury La Clavière, en charge de la division banque d’investissement chez Robert Walters à Paris constate aujourd’hui des « besoins structurels des institutions financières au niveau Associates en M&A à Paris ». L’étude indique également la nécessité pour les établissements de trouver des « candidats leur permettant de regagner une notoriété sur le marché » comme de seniors bankers bien connectés. Les consultants s’attendent à une accélération des recrutements au premier trimestre 2014 en corporate finance et finance de marché (equity, credit). Côté rémunération, pour l’heure la stabilité prime, à l’exception des profils très opérationnels et autonomes, qui resteront les grands bénéficiaires d’éventuelles hausses salariales.
Banque de détail : avantage aux directeurs d’exploitation
Après 3 années d’accalmie, les recrutements de chargés d’exploitation au sein des réseaux bancaires devraient reprendre, anticipe le cabinet. Les volumes des recrutements se concentreront néanmoins principalement sur les conseillers de clientèle haut de gamme / patrimoniale et les conseillers de clientèle professionnelle. Côté rémunération, le statu quo prime à l’exception des métiers du risque, qui continuent de tirer leur épingle du jeu notamment l’analyste Crédit
NOTE : Une erreur s’est glissée dans la première ligne de ce tableau : le salaire fixe moyen d’un broker avec 12 ans d’expérience ou plus est en moyenne de 150k et non de 450k!
Assurance : avantage aux expertises de niche et fonctions support
Pas de changement majeur en 2014. Le cabinet prévoit un maintien des besoins sur les expertises de niche techniques (ingénieurs prévention, ingénieurs financiers) ou contextuelles/réglementaires (ex : heding analyst en dérivés de taux). Il pronostique parallèlement une possible reprise sur toutes les fonctions support (gestion/back-office, souscription, contrôle de gestion, actuariat) une fois que l’effort de recrutements sur la partie commerciale sera arrivé à maturité.
Finance : avantage aux candidats experts, multilingues et mobiles à l’étranger
La relance des missions de recrutement observée depuis septembre 2013 sur les profils expérimentés devrait se poursuivre à la faveur des candidats experts et mobiles à l’étranger, dotés de fortes capacités managériales. Seuls ces profils avaient pu bénéficier de hausses salariales l’an dernier. En 2014, le cabinet prévoit une généralisation de cette hausse à toutes les fonctions face au besoin urgent de consolider les équipes finance et au vieillissement de la pyramide des âges.
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